50 ans de Politique Agricole Commune...

Marchons ensemble pour exiger une PAC basée sur la souveraineté alimentaire !

La PAC définie en 1962 était un projet politique ambitieux d’autosuffisance alimentaire et de solidarité financière. Elle avait pour objectif le développement de la production agricole afin de garantir la sécurité alimentaire de l’Europe, des prix raisonnables pour les consommateurs, la stabilité des marchés et d’assurer la parité de revenu des paysans.

En 50 ans, la PAC a connu de nombreuses réorientations,  avec pour objectif affiché  d’avoir une agriculture compétitive, respectueuse de l'environnement et soucieuse des attentes du consommateur. Finalement,  toutes les réformes mises en œuvre ont  été construites pour rendre la PAC « OMC compatible »  en l’adaptant aux exigences du « sacro saint »  dogme du marché,  avec pour conséquences : la concentration des systèmes de production, la spécialisation des régions et l’industrialisation de l’agriculture. La PAC a contraint à la restructuration des exploitations pour approvisionner l’industrie agro-alimentaire en faisant la course aux « gains de productivité » et à la « compétitivité » ; ce qui a eu des effets dévastateurs sur le plan social, environnemental & territorial. La multiplication des échanges commerciaux a augmenté les risques sanitaires et détruit les agricultures d’ici et d’ailleurs, avec en particulier le dumping.

En 50 ans, l’agriculture française a perdu l’essentiel de ses forces vives (6,2 Millions de personnes en 1955 – 1,1 million aujourd’hui) et de ses fermes, anéantissant la vie économique en milieu rural, en dépit du bon sens et des réalités agronomiques.

La faim dans le monde et la malnutrition ne cessent de s'accroître sur fond de scandale permanent du gaspillage à échelle industrielle. A l'échelle mondiale, 30% de la production ne finit pas dans un estomac.

La « sacro-sainte » croyance au marché a impliqué l’assujettissement de l'agriculture mondiale sous son joug. Parce que tous en dépendent, tous en subissent les revers. La PAC doit permettre à chaque pays de protéger son agriculture et d'assurer ainsi sa sécurité alimentaire.

L’objectif de parité entre les revenus, de la PAC, n’est pas atteint.  Le revenu agricole reste bien inférieur au revenu moyen.  Les prix à la production ont baissé pendant que les prix à la consommation ont augmenté. De plus, le revenu de nombreux paysans, ne couvrant pas les couts de production, est dépendant des aides. Cependant, les aides directes sont de moins en moins légitimes car découplées de la production et définies sur des références historiques obsolètes (datant de 2000-2002).  Ces aides peuvent ainsi constituer des rentes de situation.

Quant aux consommateurs, ils sont doublement pénalisés puisqu’ils achètent des produits de plus en plus chers. Au prix d’achat,  il faut rajouter le coût écologique (dépollution de l’eau par exemple), qu’ils payent en tant que contribuable ainsi que les subventions  profitant surtout à l’agro-industrie. Sans compter les risques liés à l’utilisation de pesticides/engrais qui planent dangereusement sur la santé publique.

Une PAC basée sur la souveraineté alimentaire est la seule alternative pour augmenter et  maintenir des paysans nombreux dans les campagnes. Les paysans nombreux remettront en œuvre des techniques de production agro-écologiques, favorisant une symbiose homme/nature propice à recréer des équilibres naturels et le retour de la qualité. Les paysans sont aussi les meilleurs gardiens de la biodiversité & des paysages : le pastoralisme, le bocage, donnant formes et couleurs à un terroir. Le développement des circuits courts (relocalisation & autonomisation de la production, outils & ateliers de transformation, distribution), doit permettre aux paysans de se donner des perspectives d’avenir et de s'affranchir d’un système qui n'a que peu de considération pour eux. Tout cela  peut contribuer à vivifier les territoires ruraux, qui se retrouveraient revigorés par le développement d'un tissu économique, social et culturel.  

Les citoyens sont invités à rejoindre les paysans pour exiger, ensemble, une véritable politique agricole commune. Chacun est concerné par la mise en place d’une agriculture paysanne respectueuse des hommes, produisant une alimentation saine sans détruire les agricultures du monde, respectueuse de l'environnement, des paysages, et des territoires.

Ensemble marchons à Bruxelles pour insuffler un nouveau souffle dans les campagnes!

Exigeons le bon sens ! 

La Good Food March est une grande mobilisation européenne qui démarrera le 25 août à Munich et qui prendra fin le 19 septembre à Bruxelles. Journée lors de laquelle une grande mobilisation est prévue à Bruxelles avec notamment l'organisation d'une conférence entre les membres organisateurs de cette marche et des décideurs politiques, dont Dacian Ciolos, le commissaire européen à l'agriculture et Martin Shulz le président du Parlement européen.

Cette mobilisation a pour objectif de porter à Bruxelles les revendications d'environ 80 organisations environnementalistes & agricoles concernant la réforme à venir de la PAC. En effet, un cycle de négociation va commencer à partir de septembre 2012 et jusqu'à fin 2013, période pendant laquelle les propositions de la commission européenne vont être étudiées par le parlement européen et les états membres de l'union européenne pour ratification et mise en œuvre de la réforme dès 2014.

Il va sans dire que cette réforme est cruciale pour l'avenir de l'agriculture paysanne en Europe. D'où cette mobilisation extraordinaire. La confédération paysanne a décidé d'être un moteur de cette manifestation et coordonne au niveau français les différentes mobilisations.

4 grandes Caravanes vont partir d'endroits différents en Europe pour converger le 19 septembre à Bruxelles. Elles seront essentiellement composées de tracteurs et de vélos. 3 d'entre elles passent en France !

 

 

http://www.goodfoodmarch.eu/fr.html

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