devinette-1.JPGJ'avais une dizaine d'années, lors de la sortie du film « La cage aux Rossignols », où l'acteur principal, Noël Noël, interprétait le rôle d'un enseignant, dans un centre d'accueil pour jeunes délinquants. Délinquante, j'aurais pu l'être, à l'époque. C'est sans doute pourquoi, j'ai encore, très présente dans les oreilles, la musique de cette phrase qu'il faisait réciter à ses élèves : « Bien mal acquis ne profite jamais ! »
Ce n'était sans doute pas plus vrai à l'époque, qu'aujourd'hui, mais le terreau qui recueillait cette parole n'était pas le même : Dieu n'était pas encore redevenu le « Veau d'0r », la notion de péché, de culpabilité, de pénitence, n'avait pas encore été submergée par la répression généralisée sommée avant tout de faire du chiffre....
Et puis, on jouait encore : l'invitation à se vautrer sur un canapé, en tête à tête avec la télé n'avait pas encore été inventée ! Et les jeux mettaient en place des règles. Le fait qu'elles invitent surtout à tricher ( c'est humain!) ne gommaient pas pour autant leur existence, au contraire : c'est l’Tmuf et la poule : sans interdit, pas de transgression possible. Aujourd'hui, on ne transgresse plus les règles : on les ignore. Un exemple frappant est la circulation en ville : les feux de signalisation ne servent plus à aménager des déplacements protégés en respectant la liberté de chacun, tout en la limitant : ils n'existent plus, ou, du moins , on fait comme si ...
Bon, elle commence à nous pomper l'air ! Où veut-elle en venir ? Voilà ! Lors du week-end « portes ouvertes » à la ferme, j'avais disposé sur le stand de l'amap, des petits jeux de cartes, devenus rares parce que non électroniques. La moitié des devinettes et la moitié des rébus ont disparu.
devinettes-2.JPGEn les amenant, j'avais pris le risque. D'accord. Comme ils étaient en carton, trouvés au fond des poches, j'espère au moins qu'ils auront été recyclés !
Mais cela me ramène à Noël Noël et aux illusions de mon enfance. Nous savons, ô combien, que « bien mal acquis » profitent à quelques uns, au détriment de beaucoup d'autres.
L'existence des Amap (depuis 1956, quand même) et leur développement qui ne cesse de s'accentuer en France, démontre que les changements de comportement ne sont liés ni à de beaux discours, aussi justifiés soient-ils, encore moins à une volonté politique, quelle qu'elle soit, mais à la prise de conscience, par chacun d'entre nous, de la nécessité d'inventer une autre façon de vivre, de la mettre en acte... et de la transmettre.
Merci, mes petites cartes !
Nelly

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